Divorce des économies canadienne et américaine ?  Essor des provinces dotées d’un accès océanique

La domination de l’Alberta dans l’investissement industriel au Canada est bien connue. Moins connue est la baisse, modérée il est vrai, de cette position. Moins connue également sont les dynamiques à l’origine de l’essor des autres provinces.

L’accès direct au transport océanique favorise les provinces des côtes ouest et est du Canada, avantage non dénué d’intérêt à une époque où le Canada essaie de réduire sa dépendance sur un  marché américain anémique.

  • Alors que la Colombie-Britannique ne constitue que 12% du PIB canadien et qu’elle dispose de peu de réserves d’hydrocarbures (à part les gaz de schiste), la province accapare 24% des mégaprojets industriels privés annoncés ou en cours de réalisation au Canada, correspondant à une valeur de 85 milliards $.  En fait, sa part a augmenté substantiellement en 2012, avec la course vers les marchés asiatiques, notamment pour l’exportation du gaz naturel. Alors que le marché du gaz naturel était largement continental, il s’internationalise actuellement sous la poussée de différentiels de prix considérables entre l’Amérique du Nord et les marchés outremer.
  • Même si l’essor des mégaprojets est moins marqué du côté de l’Atlantique, (environ 20% de la valeur des mégaprojets industriels au Canada  sont situés au Québec et dans les provinces maritimes), leur part est loin d’être négligeable avec 73 milliards $ de projets annoncés ou en cours. La mise en valeur de leurs réserves minières et d’hydrocarbures se poursuit dans le cadre de projets le plus souvent justifiés par la demande outremer. Aux activités d’extraction vient de se rajouter en 2012 un projet de terminal méthanier destiné à desservir le marché européen.

Répartition provinciale des mégaprojets industriels privés annoncés ou en construction au Canada – Valeur et part – (M$)

Sources : E&B DATA, CAPEX-en-ligne, 4e trimestre 2012, et Statistique Canada.
Notes :
(1)      Mégaprojet : Ceux dont la valeur est supérieure ou égale à 1 milliard $.
(2)      Le PIB est exprimé en termes de dépenses, aux prix courants.

L’accès privilégié à l’économie américaine ne constitue plus l’avantage qu’il a été.  Bien qu’un divorce avec l’économie américaine ne soit pas envisagé pour l’économie canadienne, un mariage ouvert semble l’option privilégiée actuellement.

Pour en savoir plus, procurez-vous le rapport Ralentissement? Quel ralentissement? Évolution des mégaprojets d’investissement dans les secteurs des mines et des hydrocarbures au Canada – 2012

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