Ralentissement économique? Pas pour les projets de terminaux méthaniers au Canada!

Le gaz naturel diffère de la grande majorité des autres produits de base en Amérique du Nord par le fait que son prix a en fait décru au cours des dix dernières années. Pourquoi donc les projets d’exportation de gaz naturel se multiplient le long des côtes canadiennes, alors que le ralentissement économique mondial devient de plus en plus manifeste ? On compte en effet 8 projets de gaz naturel liquéfié d’envergure, à des niveaux d’avancement différents, sur la côte pacifique et un sur la côte atlantique. Étant donné le coût élevé des projets les plus gros (entre 5 milliards $ et 12 milliards $), la question vaut la peine d’être posée.

Trois raisons peuvent être invoquées:

  • La révolution technologique de l’extraction du gaz de schiste est telle que ses résultats sont maintenant manifestes : une surproduction américaine entraîne des prix qui devraient demeurer bas au moins à moyen terme. Bien que la production canadienne de gaz de schiste soit encore marginale, la production conventionnelle de gaz naturel est quant à elle à la recherche de nouveaux acheteurs.
  • Les différentiels de prix avec l’Asie et l’Europe sont tels par rapport aux niveaux nord-américains (un ratio de 5 : 1 et plus) qu’ils justifient l’annonce d’investissements majeurs qui se chiffrent dans les dizaines de milliards de dollars, tant au Canada qu’aux États-Unis,  afin de liquéfier le gaz naturel et de l’expédier outremer.
  • La course pour le marché asiatique est vive et d’autres pays tels que les États-Unis et l’Australie sont particulièrement actifs et mettent de l’avant des projets d’envergure (ex. : projet de Cheniere Energy en Louisiane).

La croissance économique mondiale vacillante et le plafonnement, voire la baisse des prix des matières premières dans les autres industries pourraient bien ralentir l’avancement des autres grands projets d’investissements annoncés au Canada. Ceci n’est pas le cas pour les plus grands projets de terminaux méthaniers qui ne montrent aucun signe de ralentissement, ni pour les projets pour lesquels la disponibilité de gaz naturel à bas prix constitue un facteur de localisation déterminant (ex. : l’annonce récente d’un projet de 1,4 milliard $ pour une usine d’engrais azoté à Bécancour, Québec).

Gardons en tête cependant qu’une fois construits, les terminaux méthaniers ne génèrent que peu d’emplois permanents (entre 50 à 100 emplois directs par terminal) et peuvent exiger des ressources substantielles (énergie électrique, espace portuaire) aux dépends d’autres industries. Au final, l’impact à long terme sur l’économie pourrait être moindre qu’espéré.

Pour l’instant, toutefois, ce boom d’investissement est certainement le bienvenu et contribuera à stabiliser le niveau d’investissement des entreprises, compensant quelque peu pour les projets qui pourraient être ralentis dans d’autres industries.

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