Perte d’emplois au Québec : Un problème ? Pas encore Malgré un déclin de l’emploi et des heures travaillées au Québec en 2014, la performance du Québec en terme de création d’emploi sur une plus longue période demeure honorable. Depuis 2000, en effet, au-delà donc des variations cycliques dues aux saisons ou même aux cycles économiques, la croissance de l’emploi s’est bien portée1. Deux chiffres à retenir : 50 000 et 2. – 50 000 : Entre 2000 et 2014, le Québec a connu une augmentation nette de près de 50 000 emplois en moyenne par an ; – 2 : c’est la performance du Québec par rapport aux États-Unis pendant cette même période : en effet, la croissance de l’emploi au Québec a été deux fois plus rapide qu’aux États-Unis (1,3% pour le Québec versus 0,6% pour les États-Unis)2. Il est vrai que la croissance de l’emploi au Québec a été très légèrement inférieure au taux de croissance canadien3; mais étant donné que le Québec n’a pas connu de boom pétrolier, cette performance peut même être qualifiée d’exemplaire4. En fait, un seul secteur est responsable de plus de 90% des pertes d’emplois en terme absolu depuis les 15 dernières années : le secteur manufacturier. Les autres secteurs d’importance au Québec, y compris la construction, le commerce au détail, les finances/assurances et les services informatiques, ont connu une croissance de leur niveau d’emploi5. Si l’on tient compte de la composition de l’emploi (temps plein versus temps partiel), la création d’emploi a cependant davantage été centrée sur les emplois à temps partiel6. Cela dit, la part d’emploi à temps plein au Québec est comparable à celle du Canada et des États-Unis (de l’ordre de 80% en 2014)7. La création nette de 50 000 emplois par an est elle atteignable dans l’avenir ? Plusieurs facteurs s’y opposent : à court et moyen terme, l’effet paralysant des politiques d’austérité conjugué au ralentissement de la croissance mondiale, et à plus long terme, les impacts accrus de l’automatisation et le déclin de la population active au Québec8. L’évolution favorable du taux de change sera-t-elle vraiment suffisante pour contrer ces tendances ?
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[1] Statistique Canada, Tableau CANSIM 282-0087. 1999 à 2014. |