Les industriels font-ils confiance au Québec? Non. Du moins en apparence…

On pourrait croire que la confiance des industriels n’est plus au rendez-vous, si l’on observe les tendances quant aux  immobilisations du secteur industriel dans son ensemble1. Le rebondissement du secteur industriel après la crise financière a en effet plafonné en 2011-2012 et on constate un ralentissement depuis. Entre 2012 et 2013, les ventes ont en effet diminué de l’ordre de 1%, réduisant l’enthousiasme quant aux projets futurs. Les dépenses d’immobilisations connaissent ainsi une baisse majeure de plus de 24% depuis 20122.

Mais on ne doit pas pour autant conclure à une baisse d’attractivité du Québec. En effet, le portrait est en partie faussé par le fait que le secteur industriel regroupe deux sous-secteurs confrontés à des réalités fort différentes. D’une part, il y a le secteur axé sur les ressources naturelles3 dont le ralentissement est généralisé (au Québec et ailleurs). Et d’autre part, il y a l’ensemble des autres activités industrielles4. En regardant de plus près ces activités qui avaient été laissées dans l’ombre lors du boom des ressources naturelles, le portrait est inversé.  En effet, pour les activités industrielles non reliées aux ressources naturelles, on observe au Québec depuis 2012 une augmentation des dépenses d’immobilisations de 18% (d’ailleurs en hausse continue depuis 2009).

Ce qui est encore plus remarquable, c’est qu’alors que la localisation des activités industrielles reliées aux ressources naturelles est intimement liée à l’origine physique de ces ressources (ex. : gisements), les autres activités industrielles sont beaucoup plus mobiles. Si ces activités prennent de l’essor au Québec (elles constituent près de 60% des ventes du secteur industriel), c’est manifestement que le climat d’affaires au Québec y est favorable.


[1] Incluant le secteur manufacturier (SCIAN 31-33) (excluant les industries du textile) et  le secteur minier (SCIAN 21).

[2] Les données concernant les ventes proviennent de Statistique Canada (valeur des livraisons pour les secteurs 31-33) et de Ressources Naturelles Canada (valeur de la production – cette dernière étant la valeur disponible se rapprochant le plus de la valeur des ventes du secteur 21). Les données sur les dépenses d’immobilisation proviennent de Statistique Canada et excluent les dépenses de réparation.

[3] Secteur minier, métaux primaires, produits minéraux non métalliques, pétrole et charbon, pâtes et papiers, produits de bois.

[4] Secteur manufacturier excluant l’industrie du textile et du vêtement (SCIAN 313, 314, 315 et 316) et les industries reliées aux ressources naturelles.

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