Secteur industriel québécois: investissement étranger en déclin…ou en recentrage?

Alors qu’il s’établissait en moyenne à près de 4,5 milliards $ par an pendant la période de dix ans 2002-2011, l’investissement étranger dans le secteur industriel au Québec connaît une baisse marquée depuis. En effet, pour la période allant de janvier 2012 à juin 2013, il est maintenant de l’ordre de 3 milliards $ sur une base annualisée.

Quelques points de repère

Moins nombreux que les projets réalisés par des investisseurs domestiques, les projets d’investissement étrangers ont cependant constitué plus de 50% de la valeur totale des projets d’investissement industriel1 annoncés au Québec pendant la période 2002-2011. Les projets d’investisseurs étrangers sont en moyenne en effet près de 3 fois plus importants en valeur que les projets d’origine domestique. Il s’agit ici autant de projets de nouveaux établissements (nouvelles mines, nouvelles usines) que de projets d’expansion et de modernisation.

Le choc de 2012

Depuis le début de 2012, qui correspond approximativement avec le déclin des annonces de projets dans le secteur des ressources naturelles, l’investissement étranger a également décliné et constitue maintenant le tiers (32%) de la valeur des projets industriels annoncés au Québec. Il est cependant prématuré de conclure à une désaffection des investisseurs étrangers pour le Québec, comme en témoigne un regain d’activités dans les autres secteurs manufacturiers.

Hautes technologies : le retour du balancier ?

Alors que le Québec a été terre d’accueil de projets d’investissement reliés aux ressources naturelles, les annonces dans ce secteur au Québec ont presque complètement arrêté depuis la fin de 2012. En revanche, elles ont été nombreuses dans les secteurs dits de hautes technologies, que le Québec développait activement jusqu’au crash des technos en 2000-2001. Dans la terminologie de l’époque, les secteurs industriels de haute technologie étaient constitués des secteurs des technologies de l’information et des télécommunications, de la biopharmaceutique et de l’aéronautique. Moins intensifs en capital que les projets de ressources naturelles, ces projets de hautes technologies sont cependant insuffisants pour compenser la baisse d’activité dans les projets de ressources naturelles : la baisse de valeur de l’investissement étranger est à cet égard inévitable.

Dans un contexte mondial où l’investissement étranger n’a pas rattrapé son niveau d’avant la crise et où l’investissement étranger dans les économies développées est même en baisse marquée depuis 20112, le Québec ne se tire peut-être pas si mal d’affaires jusqu’ici.

Source : Capex-en-ligne. Juillet 2013.


[1] Secteurs de l’extraction minière et de la fabrication.
[2] UNCTAD, Global Investment Trends Monitor, 2013.

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