Transition énergétique: quelle place pour le gaz naturel au Québec?Le gaz naturel fait partie intégrante d’un nombre croissant de projets d’investissement au Québec. À titre d’exemples :
Le gaz naturel joue un rôle central dans ces nouveaux projets d’investissement6 et cet engouement est d’autant plus opportun que les autres projets d’investissement industriels se font rares, ou plutôt que leur envergure est réduite par rapport à ceux des années antérieures. Plus de la moitié de l’investissement industriel Cette transition vers le gaz naturel s’accompagne en effet d’investissements substantiels. À lui seul, le projet de terminal d’exportation de gaz naturel de GNL Québec compose plus de 50% de la valeur de tous les projets d’investissement industriels annoncés au Québec en 20147. La compétitivité des prix du gaz naturel en Amérique du Nord comparativement aux niveaux en Europe8 semble garante de la viabilité de ce projet9. Décarbonisation? Pas encore Moins controversé que le pétrole et particulièrement abondant, le gaz naturel semble actuellement la meilleure solution de compromis, permettant à la fois une certaine réduction des émissions de CO210 et de coût par rapport aux autres sources d’énergie fossile. La baisse marquée des cours du pétrole (sans contrepartie significative du côté du prix du gaz naturel) semble réduire l’intérêt ou tout au moins l’urgence d’une conversion au gaz naturel. Cela dit, le gaz naturel continue malgré tout à offrir un coût de l’énergie (par Btu) nettement avantageux par rapport aux produits pétroliers. Prix du pétrole et du gaz naturel Une percée de l’usage du gaz naturel dans le transport terrestre, notamment dans les véhicules de particuliers est-elle pensable? Après tout, l’utilisation du gaz naturel dans les automobiles est connue depuis plus de 50 ans (ex. : Italie, Nouvelle-Zélande) et d’autres pays sont bien engagés vers une conversion au gaz naturel à grande échelle (ex. : Iran, Pakistan, Argentine, Brésil, Chine, Inde)11. Certes, la préférence québécoise est à l’électricité et la perspective de la fabrication d’un véhicule électrique québécois fait encore rêver, non sans fondement, puisque l’expertise scientifique du Québec est connue depuis longtemps (ex. : invention du moteur-roue en 1994). Malgré un discours public des plus encourageant (l’initiative la plus récente étant le Plan d’action en électrification des transports 2015-2020 lancé au mois d’octobre), les investisseurs industriels ne se bousculent pas, du moins pas encore. Pour l’instant, c’est au gaz naturel que carburent nos investisseurs.
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[1] Exemples : conversions de flottes de Transport Robert et de la Société des traversiers du Québec. |